Tu veux faire quoi comme métier plus tard ? Euh... Nicole Richie.
Je suis un cas social. Comme ceux que vous pouvez observer chez Delarue. Sauf que je n’ai pas un copain complètement accro au tuning ni un père transexuel ayant décidé d’épouser un jeune éphèbe en secondes noces.
Allez, j’arrête le suspense. Si vous êtes ici, c’est que vous êtes comme moi. Je suis accro à la mode. Quand j’étais petite déjà, je ne supportais pas de ne pas porter des vetements siglés DPAM (Du pareil au même, petite précision a ceux d’entre vous qui n’ont jamais été enfants).
A l’époque, j’aimais déjà la mode mais ce n’était pas vraiment remarquable à l’œil nu puisque maman m’infligeait le port réglementaire des bretelles pour faire tenir ma jupe bariolée. Que du chic, je vous dis. J’ai grandi et j’ai décidé d’être une modeuse (Word vient de m’indiquer ce mot n’existe pas, ndlr). Facile, les filles, il suffit de connaître quelques trucs et astuces : Marc Jacobs est un Dieu, Jennyfer est vouée à l’enfer.
Même quand sur les podiums je vois fleurir des choses immondes telles qu’un pantalon ultra moulant qui oblige celui qui le porte a faire de l’apnée, je me dois d’adhérer. Je me dois d’ADORER. Vous l’avez bien reconnu, je parle ici du slim, sorte de progéniture qui résulterait de l’accouplement d’un jean et d’un collant. Et bien, croyez-le ou pas, j’en suis fan désormais. Freudienne dans l’âme, c’est là que je me suis rendue compte que j’avais un sérieux problème avec la mode. Un problème de niveau 11 sur une échelle allant de 1 à 10.
La deuxième étape d’établissement de mon diagnostic a eu lieu dans une allée du Printemps, un jour de solde. Je sais, placer « Printemps » et « soldes » dans la même phrase doit certainement vous donner des frissons d’excitation. C’est précisément ce que j’ai ressenti en montant l’escalator et en atterrissant à l’étage Créateurs (encore des frissons ??). Evidemment, mes pieds sans attendre de directives de mon cerveau se sont dirigés vers le stand Vanessa Bruno. Ah oui, j’avais oublié, elle aussi doit figurer dans votre Panthéon modesque (Word me rappelle encore une fois à l’ordre, l’ignare).
Donc à peine arrivée au stand de la ô combien divine & talentueuse Vanessa Bruno, j’ai adopté par simple mimétisme l’attitude des individus présents à cet endroit. Je parle d’individus parce que ces personnes étaient des hybrides : apparence de femmes mais regard d'hyènes scrutant les alentours, ongles acérées pour évincer une éventuelle concurrente voulant s’approprier ce top si glamour (désolée un article sans le mot glamour n’est pas un article).
C’est donc en imitant ces shoppeuses de compétition que je suis tombée nez à nez avec un top jaune. Jaune et top, c’est déjà douteux. Mais avec une étiquette Vanessa Bruno, ça l’est déjà moins. 100 euros au lieu de 200, je me dis que c’est l’affaire du siècle et pars à la caisse sans même l'essayer. Sans même me poser la question essentielle : « Mais que diable vais-je pouvoir bien mettre avec ce top jaune ??? ».
Je suis donc à la caisse, ravie de délester mon compte de 100 petits euros qui auraient très bien pu me permettre de m’offrir une 21ème paire de chaussures. Mais non, je dois rendre hommage à ma déesse de la mode. Sauf qu’au moment ou je tends ma carte bleue à une vendeuse aussi souriante qu’un Lionel Jospin un soir de 21 avril, je me dis que non. Non. Et non. Moi vivante, aucune négociation ne sera possible avec un top jaune sans forme concrète. Je demande donc à la vendeuse-iceberg d’annuler mon opération en ignorant ses yeux de merlan frit. Oui je sais, je suis forte. Forte, saine et équilibrée.
Sauf que quelques heures après j’ai dépensé encore plus pour m’offrir une jupe Azzedine Alaïa qui hiberne paisiblement dans mon armoire. Elle ne va avec rien, certes, mais au moins elle est belle. Forte, saine et équilibrée je vous dis…
C.Leen